-Je m'appelle Maërin.

Il prononça cette phrase assez timidiment, ce qui l'étonna vu que cela n'était pas dans ses habitudes de l'être. Son éblouissant sourire, son visage et tout le reste en elle le perturbait. Il ne laissa voir son trouble à la jeune femme que quelques instants et tout de suite après il reprit ses esprits.

-J'ai vu que vous me fixiez quant je suis entré... Alors je suis venu voir qu'elle pouvait bien être la raison de ce regard ?

Ellisabeth disait l'avoir déjà vu... Maërin réfléchit un instant, essayant de se rappeler où il aurait pu la croiser mais il ne s'en souvint pas.

-Peut être te souviens-tu où on aurait pu se rencontrer ?

Il l'avait tutoyé sans s'en rendre compte. Il ne remarqua sa bêtise que seulement après l'avoir commise, regarda la jeune femme qui souriait, et constata qu'elle n'avait pas tiqué.

-Pour ce qui est de la boisson, il n'est pas question que je laisse une femme m'offrir à boire. C'est aux hommes d'inviter les femmes. Surtout quand elles sont aussi belles.

Il sourit à son tour.

-Et aussi non, que peux-tu bien faire ici, dans cette taverne toute seule ?

Ellisabeth rougit à cette réplique mais continua à sourire.

-Hé bien puisque vous vous montrez galant, je veux bien accepter votre offre.

Ellisabeth regarda le jeune homme.

-Pour ce qui est de ce que je fais ici, c'est simple. J'observe. Et je ne sais plus où je vous ai déjà rencontré mais j'ai déjà vu votre visage.

Après qu'Ellisabeth eut finit de tenir en respect les trois hommes, Maërin éclata de rire. Pour une démonstration de supériorité, cela en était bien une.
Il n'avait même pas eu besoin de se lever. Ellisabeth venait de lui prouver qu'elle était apte à se défendre sans l'aide de personne et insensé aurait été celui qui aurait prétendu le contraire. Cela réjouit Maërin, il allait voyager avec quelqu'un qui savait se battre. Cela ne faisait que prouver ce qu'il pensait d'Ellisabeth en la voyant pour la première fois, il n'en avait pas douté une seconde.

- J'espère que tu as compris, dit en rigolant Maërin à l'homme qui se frottait la gorge, elle n'a pas le temps de jouer.

Alors que la jeune fille sortait de la taverne, Maërin la suivit.
La nuit était déjà bien avancée. Tandis que de fines gouttelettes d'eau tombaient du ciel et venaient se déposer délicatement sur la peau d'Ellisabeth et de Maërin, une légère brise venait caresser leurs visages.
Maërin se planta devant Ellisabeth qui commençait à sortir de sa rage et la regarda dans les yeux. Dans un infime murmure il lui dit :

- Alors, où va-t-on maintenant ?

Ellizabeth je me suis permise de supprimer la suite de ce topic. Mieux vaut le continuer ici même si le lieu change. De plus essaie de faire des messages un peu plus longs, qui atteignent les 5 lignes et de soigner ton orthographe. Il est toujours plus agréable de lire un sujet sans trop de faute (oui oui TROP parce que j'en fais aussi donc j'en autorise xD)

Deux silhouettes quittant Al-Far filaient à toute allure sur des chevaux. Ils galopaient en direction d'Al-Jeit. Seul le bruit des sabots se faisait entendre sur leur chemin. Ils parcoururent la route ainsi pendant un certain temps. Une fois arrivés à la lisière de la forêt Ombreuse, les deux compagnons firent ralentir leurs chevaux. Finalement Ellisabeth descendit de son cheval et déclara :

- C'est ici que nous allons nous arrêter pour le reste de la nuit.

Maërin scruta brièvement les arbres qui se dressaient devant lui et descendit à son tour de sa monture.
Il lui semblait qu'Ellisabeth était assez nerveuse depuis qu'ils avaient quitté Al-far. Il l'interrogerait à ce propos quand l'occasion se présenterait. Pendant qu'il était en pleine réflexion, il en profita pour ramasser du bois et allumer un feu. Une fois tout les deux assis confortablement autour des quelques flammes qui crépitaient dans ce paysage obscur, ils en profitèrent pour se détendre un peu.

- Il vaudrait mieux que tu ailles te reposer pendant le reste de la nuit. Tu m'as l'air exténuée et l'aventure ne fait que commencer.

Il sourit, baissa la tête et la redressa.

Je monterais la garde pendant que tu te reposes, dit-il sérieusement.

Maërin se leva et alla se poster un peu plus loin.
Ellisabeth, quand à elle, regardait pensivement la flamme qui produisait de moins en moins d'éclat.

Adossé au tronc d'un arbre, Maërin ne montait pas vraiment la garde.
Il regardait Ellisabeth, qui elle, fixait intensément la flamme devant elle.

*Mais à quoi peut-elle bien penser ?*

Il se releva, hésita un instant puis se dirigea vers Ellisabeth.

- A peine parti que je suis de nouveau là, dit il en souriant. Alors, vers quelle destination nous dirigeons-nous demain ?

Il la regarda un instant, attendant sa réaction puis ajouta d'un ton chaleureux et réconfortant.

- Ellisabeth, je ne te connais pas depuis très longtemps mais tu me semble bizarre, comme tourmentée, pensive... Il y a quelque chose qui ne va pas ? Si c'est le cas, tu peux me le dire.

Suite à cette dernière phrase, il lui donna une petite bourrade amicale sur son épaule gauche. Ensuite, il attendit patiemment qu'elle lui réponde.

-Hé bien, je songeais à la décision que je viens de prendre. Elle va changer ma vie mais j'en suis fière. J'ignore si pour toi cela te fait quelque chose de me prendre pour amie et compagnon de route mais moi si. J'ai toujours vécu toute seule et cela me fait bizarre.

Ellisabeth sourit. Elle ignorait s'il comprenait ce qu'elle voulait dire, mais elle essayait de lui faire comprendre ce qu'elle ressentait. Soudain, la question d'avant "vers qu'elle destination nous dirigerons-nous demain ?" lui revint en tête. Evidemment, Ellisabeth savait son itinéraire mais elle ignorait s'il voudrait la suivre. Pourquoi se posait t-elle toutes ces questions ? Ils étaient compagnons de route après tout.

-Demain nous irons à Al-Jeit.

-Alors il vaut mieux dormir. Je ne pourrais pas dormir je vais monter la garde.

Sans un mot de plus, Ellisabeth se leva et se dirigea vers un rocher où elle s'assit. La jeune fille regarda le ciel. C'était un ciel sans nuage et les étoiles au loin scintillaient. Le ciel était d'un bleu marine merveilleux et Ellisabeth avait une envie de se noyer dans cet océan d'étoiles.

-Pourquoi ? murmura t-elle

C'était vrai, pourquoi se sentait-elle comme ça ? Elle se sentait libre de faire tout ce qu'elle voulait, libre comme elle ne l'avait jamais été, et cela lui plaisait. Elle sourit aux étoiles.

Voyant Ellisabeth se diriger vers le rocher, Maërin se résigna à aller dormir car sa nouvelle amie ne semblait pas avoir sommeil. Le feu qu'ils avaient allumé brillait toujours dans la nuit quand Maërin se coucha non loin de là. Il regarda une dernière fois la jeune fille et la vit contempler le ciel. Bien qu'il se sentait un peu gêné de laisser Ellisabeth monter la garde pendant que lui dormait, il était fatigué et dormir lui ferait le plus grand bien.

- Bonne nuit, murmura t'il si doucement que Ellisabeth n'aurait pas pu l'entendre.

Le lendemain, quand des oiseaux se mirent à chanter près de lui, il mit quelques secondes avant d'émerger de son sommeil. Il se redressa doucement, se passa une main dans ses cheveux et finit par se lever.
Regardant un peu partout, il ne vit Ellisabeth nulle part.

*Où peut elle bien être ?*

Ellisabeth arriva dans son dos.

-Nous partirons dans une heure. Tu ferais mieux de manger quelque chose, la route est longue.

Ellisabeth sourit et sortit de son sac un morceau de viande qu'elle mit sur un morceau de bois avant de le mettre sur le feu. Puis lorsque ce fut cuit, elle en tendit un peu à Maërin.

-Desolée, je n'ai pas grand chose pour accompagner.

Ellisabeth se leva et commença à préparer les bagages. Elle prépara les chevaux et attendit que Maërin ait fini de manger.