Là où tout commença (RP inachevé)

Rappel du premier message :

L'hiver avait débuté, les Marches rêvetues de leur blanc manteau par une fraîche matinée. A l'intérieur de ses appartements à la Citadelle, la princesse Buhuna Sil' Alfian s'était préparée pour cette journée, essuyant les larmes versées par ses yeux rougis.

Elle n'oublierait jamais le massacre des siens, mais ses conseillers avaient raison : elle devait aller de l'avant et se lever pour Gwendalavir, pour honorer sa famille. Vêtue de sa robe bleue nuit favorite, ceinte de son épée, et emmitouflée dans sa cape d'hiver, elle avait quitté ses appartements pour paraître aux yeux de tous, pour la première fois depuis son arrivée dans les Marches. Saluant tous les Frontaliers qu'elle rencontrait sur son passage, elle s'arrêtait, prenait quelques instants pour échanger quelques mots avec eux, et poursuivait son périple, suivie par son escorte. Dans son dos, juste à quelques pas d'elle, Buhuna savait que se tenait Emrys Til' Lleldoryn, son fidèle chevalier, aussi vigilant et ténébreux que jamais. Peut-être l'ignorait-il, mais sa présence l'aidait à aller de l'avant. Bientôt, la princesse et ses gens parcouraient le chemin sinueux menant à la Citadelle, se dirigeant vers les camps de réfugiés érigés en contrebas du promontoire rocheux. Eux aussi, ils avaient besoin d'espoir. Bien qu'elle ne portait aucun insigne indiquant son rang, Buhuna fut immédiatement reconnue, probablement à cause de ses gardes du corps qui s'étaient déployés autour d'elle pour assurer sa protection. Respectueusement, les uns après les autres, les Alaviriens vivant dans ces camps s'inclinèrent sur son passage, geste qu'elle tentait vainement de stopper, leur déférence la mettait mal à l'aise et elle préférait de loin se montrer familière et informelle.

Ici, les conditions de vie n'étaient pas aisées. Les tentes laissaient passer le froid, en dépit des efforts des habitants pour les rendre plus confortables et mieux isolées. Des feux de camp étaient dispersés en tous lieux, les Alaviriens oisifs se pressant autour pour se réchauffer. Les artisans qui avaient conservés leurs outils avec eux tâchaient de travailler dans ces conditions peu idéales, davantage par amour du travail et par souci de s'occuper que pour gagner leur vie. Les mères de famille s'organisaient entre elles pour préparer des repas pour tout le monde, tâchant de rationner au mieux et de nourrir tout un chacun. Des hommes et des femmes au fait de l'art de soigner circulaient, s'évertuant à aider les malades, les gens épuisés par leur voyage. Parfois, l'on voyait un groupe d'enfants surgir au détour d'une tente et vaquer bruyamment à leurs jeux. La princesse circulait parmi tous, apportant tout le réconfort dont elle était capable, réfléchissant à des solutions pour employer les talents de tous, pour améliorer les conditions de vie de tout un chacun. Perdue dans ses pensées, absorbée dans une conversation avec l'un des meneurs parmi les réfugiés qui donnait des réponses honnêtes et franches aux questions qu'elle posait pour cerner la situation, Buhuna ne remarqua pas de suite qu'une innocente enfant tirait sur le bas de sa robe pour attirer son attention, s'attirant un regard assassin d'Emrys...

Liwen remercia Beitiris d'un signe de tête puis reprit le combat. Peu à peu les mercenaires étaient décimés et ils commencèrent à prendre la fuite. La voix forte d'Emrys retentit, ce qui soulagea Liwen, il était revenue à temps! Face à elle, le mercenaire tentait de se libérer du combat, surement pour fuir. Mais la guerrière ne pouvait pas le laisser partir, il en était hors de question, elle voulait le capturer. Et il réussit à se libérer, contrairement à ce que pensait Liwen, il ne fuit pas mais il courut en direction de la Princesse. La chantelame réagit trop lentement, son adversaire lança une arme en direction de la Princesse en même temps que Liwen lançait une dague. La souveraine tomba, avec Welyn dans les bras, ses gardes du corps arrêtèrent le mercenaire. Liwen s'élança afin de l'empêcher de se suicider et lui donna un coup de pied avec joie dans la tête.

La guerrière devint pâle comme la mort: ce qu'elle craignait été arrivé... Buhuna avait été touché et elle était peut-être morte... Si tel était le cas, Liwen subirait une lourde peine. D'ailleurs, elle se l'a donnerait elle même. C'était elle qui n'avait pas été assez vigilante avant l'attaque, et c'était elle qui n'avait pas été capable de retenir le mercenaire... A quoi bon vivre si on a failli à une tâche d'une si grande importance. Elle aperçut Emrys courir vers Buhuna, il lui en voudrait longtemps, la chantelame connaissait l'importance de la Princesse aux yeux de son maître. Liwen s'avança lentement, la mort dans l'âme. Une vision d'horreur se présenta devant elle. Emrys tenait la main de la Princesse qui perdait son sang, heureusement elle semblait encore vivante. Ce qui l'effraya le plus fut de voir Welyn à terre, les vêtements ensanglantés. La lame avait-elle transpercé sa cible et atteint Welyn? Était-elle blessée?
La guerrière se fraya un chemin parmi les gens qui commençaient à s'entasser autour de Buhuna. Elle rejoignit l'enfant qui était face contre terre. Elle l'entendit hoqueter et pleurer. Liwen regarda où elle était blessée, mais il s'avéra qu'elle n'avait rien, c'était le sang de la Princesse. La chantelame la souleva et la colla contre elle. Pauvre enfant, elle en vivait des choses, après tout c'était la deuxième qu'elle avait failli mourir en peu de temps. Peut-être même la troisième si on comptait la fois où Liwen avait failli la transpercer de ses lames. Welyn pleurait doucement et Liwen tenta de la réconforter. Hélas la guerrière ne put la garder longtemps dans ses bras, elle devait aller s'assurer de la sécurité du camp. L'enfant se calmait peu à peu, mais Liwen ne savait pas quoi en faire. Elle aperçut une adolescente blonde qui semblait sympathique .

-Bonjour, peux-tu la garder à l'œil un petit peu , je reviens la chercher bientôt.

Liwen déposa Welyn et elle lui fit un bisous sur le front puis elle s'empressa de réunir ses soldats. Elle en envoyant fouillait le camp à la recherche des mercenaires survivants et d'autres allèrent encercler le camp afin d'éviter toute fuite. Liwen tenta de retrouver les deux mercenaires qui s'étaient battues contre la marchombre (qui d'ailleurs était morte), mais elle ne les retrouva pas...
Elle retourna où elle avait laissé Welyn, la Princesse n'était plus là, elle s'était faite raccompagner.

Welyn n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait avant de heurter le sol. Tout c’était déroulé trop vite. Il y avait encore quelques secondes, elle se trouvait dans les bras de la Princesse. La course de cette dernière s’était brutalement interrompue et la fillette s’était sentie projetée en avant. Et à présent, l’odeur de la terre emplissait ses narines. Welyn tourna la tête sur le côté afin de savoir ce qui était arrivé à la Princesse. Elle avait peut-être trébuché sur une racine ou sur une pierre. C’était ce qu’elle espérait mais le sang sur ses vêtements lui soufflait autre chose. Ce qu’elle vit quelques secondes plus tard détruisit ses derniers espoirs. Buhuna baignait dans une flaque de sang qui s’agrandissait petit à petit. Elle avait les yeux fermés. Welyn sentit sa gorge se nouer. Elle voulut se lever pour se rendre auprès de la Princesse mais un homme s’approchait déjà et il lui prit la main. Ne supportant plus la vue de ce liquide rouge qu’elle avait trop souvent approché à son goût, la fillette reprit la position qu’elle avait avant de tourner la tête. Allongée sur le ventre et n’ayant plus la force de bouger, elle tentait de retenir ses larmes. Elle avait promis à Liwen qu’elle ne pleurerait plus. C’était une promesse idiote mais une promesse... Qu’elle ne parvint pas à respecter. Une larme coula le long de sa joue sale, elle l’essuya rapidement mais d’autres surgirent sans qu’elle parvienne à les en empêcher. Welyn sentit alors une présence qui lui était familière au dessus d’elle. Liwen. La guerrière la souleva et la prit dans ses bras. La gamine aurait voulu rester là une éternité mais son héroïne la déposa au sol peu de temps après.

Elle demanda à une inconnue de veiller sur elle. Ne pouvait-elle pas le faire ? Pourquoi l’abandonnait-elle ? Welyn allait manifester son désaccord mais Liwen se pencha pour lui faire un bisou sur le front. Ce geste gomma tout le mécontentement de la fillette. Comme par magie, Welyn s’apaisa un petit peu. Tandis que la guerrière s’éloignait, elle jeta un regard toujours embué de larmes à la jeune fille qui était chargée de la surveiller. Elle était blonde, grande et avait des yeux marron foncés. Le regard de la gamine glissa sur l’arc qu’elle tenait. Une arme. Encore. Il y en avait partout et c’était normal mais à ce moment là, Welyn aurait préféré que personne n’ait jamais inventé de genre de choses. La fillette s’assit par terre tant elle était épuisée. Son cœur se serra lorsqu’elle songea que la Princesse était peut-être morte et elle ramena ses jambes contre sa poitrine pour y cacher son visage. Elle trouvait gênant de pleurer devant une personne dont elle ne savait rien. Les minutes qui suivirent furent les plus longues de sa petite vie. Elle attendait désespérément Liwen et le sang de la Princesse qui maculait ses vêtements la dégoûtait. C’était chaud et désagréable. Le pire était sans doute de se dire que ce sang appartenait à quelqu’un qui était peut-être en train de rendre son dernier souffle. Lorsque la guerrière revint, Welyn se leva d’un bond.

-Dis moi qu’elle est vivante, s’il te plaît…

Sujet: Re: Là où tout commença (RP inachevé) Jeu 31 Mar 2011 - 11:46

[Suite des péripéties Buhuniennes à la Citadelle...]

Plus de mercenaires du Chaos à tuer, ils étaient soit morts, soit disparus, doit prisonniers. Plus de lieutenant à entretenir, la jeune femme avait disparu, dévouée à ses devoirs. Plus de princesse, Buhuna Sil' Alfian, blessée, était emmenée d'urgence à ses appartements par le capitaine Emrys Til' Lleldoryn, le Haut Seigneur Chantelame que Beitiris souhaitait rencontrer.

Il ne restait plus grand à faire pour Beitiris Ar' Kriss, si ce n'était récupérer son souffle, nettoyer la lame de son épée, et retrouver son casque dans le désordre ambiant. Son harnois plain avait beau être en vargélite et fournir une protection sans pareille, il n'en restait pas moins une charge qui ralentissait ses mouvements et qui la fatiguait plus rapidement. L'escrime des Chantelames, axée sur le travail entier du corps et sur la mobilité, n'était pas adaptée au combat en armure lourde, bien que la jeune femme - qui était âgée de près de 1500 ans au demeurant - s'y était habituée et s'entraînait pour aussi efficace et endurante qu'un chantelame combattant sans armure. Au terme d'un long travail, Beitiris y était enfin parvenue, mais elle restait obligée de respecter des pauses régulières afin de reprendre son souffle.

A présent, toute entière à sa recherche, elle examinait et retournait les cadavres, espérant retrouver son casque. Examiner les mercenaires du Chaos ne lui apporterait rien, elle était depuis trop longtemps à leur contact pour ignorer que de tels examens étaient parfaitement inutiles. Les mercenaires du Chaos étaient des assassins professionnels et expérimentés, fanatiques au point d'endurer les plus grandes souffrances et de mourir pour la cause secrète défendue par leur Guilde. Ils ne laisseraient pas de traces ou d'indices, pas davantage que tous leurs prédécesseurs qu'elle avait rencontrés. Elle était contrariée, elle n'avait pas retrouvé son casque. Non pas qu'il lui était cher ou essentiel, mais il contribuait à créer une apparence frappante et il permettait de la faire passer pour un homme. Haussant les épaules, elle renonça et se dirigea vers la Citadelle.

Il lui fallait s'assurer de ses appartements entre les murs de la forteresse... elle s'occuperait du reste le lendemain.

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