Calypso souriait. Un sourire froid comme la pierre. Ce garçon l’intriguait de plus en plus, tant par ses particularités physiques que par le caractère qu’elle « sentait ». Elle ne le connaissait pas encore mais déjà, il l’intéressait. Ce regard dans le vague qui trahissait pour un observateur fin, une constante attention de ce qui se passait autour de lui, cette manière de se tenir, banale en apparence mais dégageant un mélange surprenant de grâce et de félinité,… Et par dessus tout ces yeux. Elle les avaient crus bleus, c’était fourvoyée. L’un, d’une intense couleur violine, contrastait étrangement avec le second, d’un gris si clair qu’il semblait presque blanc. Le tatouage que la jeune fille avait aperçut était maintenant caché par une des longues mèches blanche que son vis-à-vis avait rabattu sans hâte. Il avait visiblement remarquer qu’elle le dévisageait, mais ne semblait pas s’en préoccuper. D’un signe de tête, il appela le tavernier avant d’enfin se tourner vers elle. Leurs regard se cherchèrent un instant, se rencontrèrent. Tranquillement, elle soutint le sien, son étrange demi sourire toujours accroché aux lèvres. Il n’avait pas l’air gêner mais elle savait qu’il l’était, comme tout le monde. Comme pour confirmer ses paroles, il détourna soudain les yeux de ses prunelles bicolores elles aussi. Un point commun. Etrangement, cela lui fit plaisir. Une fois de plus, elle s’interrogea sur le sens de sa joie si déplacée. Que lui arrivait-il ? Elle faiblissait. Pour la première fois elle contemplait un homme sans avoir envie de lui ôter la vie, si possible en lui provoquant des souffrances insoutenables.

Le tavernier interrompit brutalement son observation lorsqu’il posa avec rudesse les deux bouteilles sur la table. Calypso leva vers lui ses yeux vairons tandis qu’il lui adressait un clin d’œil ainsi qu’un sourire qui se voulait très probablement charmeur. Raté… Elle lui jeta un regard froid et coupant comme une lame. L’homme dût comprendre le message puisqu’il partit sans demander son reste. Satisfaite, Calypso tourna de nouveau ses yeux vers l’inconnu. Il semblait attendre qu’elle prenne la parole. Elle hésita un court instant. Il était rare qu’elle exauce les souhait, même informulés, de ces interlocuteurs. Une entorse à ces règles morales ne ferait de mal a personne. Instinctivement, elle jeta un œil autour d’elle. La moitié des regards étaient tournés vers elle. Convoitise. L’autre moitié en revanche étaient fixés sur son compagnon. Jalousie.
Déjà, un homme, plus baraqué que les autres et se croyant par conséquent son légitime futur compagnon, s’avançait vers eux, une main sur le poignard ceignant de sa ceinture. Un sourire ironique traversa un instant les lèvres de la jeune femme. Sans un mot, elle attrapa la main de son compagnon d’un regard l’incita a la suivre. Doucement, elle se pencha vers lui, avant de lui chuchoter a l’oreille :

- Tout ceci sent a plein nez l’échauffourée. Nous sommes observé et discuter en ces conditions ne me plait guère. Suivez moi.

Sans lâcher se main, elle se dirigea vers la porte. Le tas de muscle voulu lui barrer le passage. D’un rapide mouvement de la jambe, elle le fit tomber, sauta souplement au dessus de lui. Profitant de la surprise général, elle sortit aussi rapidement que discrètement, le jeune homme toujours derrière elle.

Il avait sourit en constatant sa timidité soudaine, et tellement inhabituelle. Pas un sourire moqueur non. Plutôt… Voilà qu’elle cherchait ses mots. Elle n’était vraiment pas dans son état habituel et cela lui causait un étrange mélange de joie et colère. Elle ignorait pourquoi mais n’était finalement pas sure de vouloir le savoir.

Elle fut brutalement tirée de ses pensée lorsque le bruit caractéristique d’une porte cédant sous les assaut humain retentit. Elle releva la tête et décida de continuer a le suivre. Sans un mot, il installa une table et deux chaises vermoulues et ayant probablement vu des jours meilleurs. Une fois de plus, il prirent place, l’un en face de l’autre. Sauf que cette fois ci, elle n’ouvra pas la bouche. Ce fut donc lui qui prit la parole :

-Que me veux-tu jeune fille?

Un sourire ironique traversa ses lèvres. C’était gonflé. N’était-ce pas lui qui l’avait dévoré des yeux. Certes elle avait répondu a ce regard mais…mais quoi ? Elle ignorait toujours ce qui l’avait poussé a prendre la même route que ce jeune homme. « Jeune file » avait-il dit. Il n’était pourtant pas plus vieux qu’elle malgré ses cheveux blanc. Elle s’apprêtait a répondre par une des phrases cinglantes dont elle avait le secret lorsque qu’un craquement aussi sourd qu’inquiétant la fit levé les yeux vers ce qu’il restait de plafond a cette ruine. Le coup d’œil qu’elle jeta en direction du jeune homme lui apprit qu’il en était arrivé a la même conclusion qu’elle. Calypso voulut bondir, échapper a cette menace qui planait au dessus de leur tête. Elle n’en aurait pas le temps et en était parfaitement consciente. Ils allaient mourir mais elle ne voulait pas se laisser attraper par la faucheuse aussi facilement. Il avait visiblement prit la même décision qu’elle, ramassé, prêt a bondir. A moins que…

-NON !

Son cri avait rebondi sur lui, inutile. Il était sur elle. La protégeait. Les première gouttes de sang jaillir, roulèrent sur sa peau, allèrent taché sa tunique d’arabesques vermillons. Les gouttes se firent rivière, devinrent torrent. Calypso ne voulait pas qu’il meurent. Mue par une énergie qu’elle n’avait ressentie qu’une fois, une seule et unique fois dans sa vie, elle dégagea rapidement, sans un effort apparent les pierres qui obstruait une éventuelle sortie. Certain aurait taxé l’évènement de miracle. L’adrénaline courrait dans ses veines, accomplissant une tache que seul un homme fort pouvait accomplir. Et encore… Elle le tira hors du champs de pierre, dessina un pas sur le côté. Elle était de retour chez elle. Elle l’allongea sur le lit et s’appliqua a arrêter chaque hémorragie. Mais il avait perdu beaucoup de sang et elle ignorait si il s’en sortirai. Il n’y avait plus qu’a attendre.

Lorsqu’il s’éveilla, après d’interminables heures de coma, une intense vague de soulagement la submergea. Une fois encore, elle s’interrogea sur les raisons qui l’avait poussé a entraîner ce jeune homme a sa suite puis a le soigner. Ou plutôt elle refusait de se l’avouer de toute ses forces. Sa vie ne tournait plus autour de Yanis et s’en rendre compte faisait mal. Elle se refusait donc a admettre les sentiments naissants qui la tenaillaient de plus en plus. L’admettre, c’était trahir la mémoire de celui qui, jusque la, était son unique amour. La seule raison faisant qu’elle était encore envie était sa vengeance. Oh, certes, les trois assassins étaient mort depuis longtemps de déjà mais la guilde avait tué Yanis. Les trois mercenaires étaient bien trop imbéciles pour prendre une telle décision seuls. On avait cherché a se venger d’elle pour sa maîtrise de l’art du Mentaï. La jalousie était de légion, presque une loi dans la guilde. Or, lorsque l’on a rien a jalouser…

Un bruit métallique la tira de ses pensées. Il avait attrapé sa lame, serré contre lui presque avec amour. Pour a première fois depuis les tragiques évènements ayant secoués sa vie, elle adressa un sourire vraiment sincère a quelqu’un. Ni froideur, ironie ou cruauté dans ce sourire là. Juste de la douceur et de la compréhension. Une trace d’ironie s’en mêla tout de même lorsqu’il se leva d’un bond en retenant visiblement une grimace. A faire le malin… Sans aucune trace de gêne, il se rhabilla sans hâte. Si il pensait la faire rougir, c’était raté. Au contraire, la jeune fille le détaillait sans la moindre once de timidité. Presque provocante. Lorsqu’il eu finit, il tira les rideau avant de se tourner vers elle :

-J’ai une soudaine envie de fraîcheur et de la pureté des hauts sommets. Me suivrais-tu ?

Elle lui lança un regard teinté de sa légendaire ironie et lança :

-Est ce bien raisonnable ? Vous avez été plutôt sérieusement blessé, tant et si bien que j’ai cru plusieurs fois votre dernière heure arrivée. Qui plus est nous ne nous sommes pas encore présentés…

Elle avait bien appuyée le vouvoiement, pour le tester, voir sa réaction.

Elle le cherchait. Il allait s'en délecter. Il resta appuyé sur le rebord et dit:

"Je vais déjà mieux, merci beaucoup de m'avoir soigné. Et c'est vrai, je ne me suis pas présenté, mais rien ne m'oblige à le faire petite. Tu n'as qu'à commencer. Puisque tu tiens tant à savoir, commence et je continuerai."

Il gardait une certaine distance tout en restant très familier. Pourtant, pas une once de prétention de supériorité. Il savait seulement qu'elle était très jeune par rapport à lui. Mais il avait abandonné le tutoiement depuis longtemps. Même l'Empereur aurait droit à un tutoiement. Pour insister, il descendit de la fenêtre et fit des pas souples vers elle. Il ajouta:

"Ou bien tu me suis, et on apprend à se découvrir au fur et à mesure. Alors, qu'en dis-tu?"

Il avait prononcé ses dernières paroles en s'approchant à quelques centimètres d'elle. De son index et de son pouce, il leva son menton vers elle (différence de taille oblige) et approcha sa tête de la sienne. Mais il l'arrêta tout de même et la fixa de son regard des plus mystérieux. Un sourire fort charmeur apparut sur son visage angélique. Il n'essayait pas de la déstabiliser. Mais qui sait? Peut-être clà marcherait-il et aurait-il même droit à sa ballade dont il appréciait de plus en plus l'idée...

Ah il voulait qu'elle commence? Eh bien il n'allait pas être déçue.

-Je m'appelle Calypso. Inutile de chercher a connaitre mon nom je ne le porte plus. Trop de sombre dessein se sont accomplis sous se noms abhorré. Et j'ai 18 ans, soit assez pour ne plus être taxée de "petite".

Sur ce elle se déroba a l'etreinte naissante. Pour lui parler, elle s'etait approché a quelques millimètre de sa bouche, l'effleurant par moment. Se derober ainsi devrait le frustré et elle s'en réjouissait. Il le méritait. Sa réaction de petite fille, celle qu'elle n'avait jamais été, la rejouit. Elle ajouta avec malice:

-Et TU vas me suivre.

Sur ce, elle s'enfuit avec légèreté et grâce.

Elle s'était présentée, c'était déjà ça. Elle l'effleurait, frôlait leurs corps. Ils se cherchaient. Elle avait à peine 18 ans, mais il se dit que si il était humain, il aurait evrion cet âge, peut-être un tout petit peu plus vieux. Puis soudainement elle se recula et employa un tutoiement vulgaire qui le fit sourire. Elle l'intima de le suivre. Il hésita. Puis, il la vit partir, presque mystérieuse, de ses pas de fées. Il n'hésta plus et avanca calmement à sa suite. Il traversèrent quelques couloirs et arrivèrent à un escalier. Il sentit la même présence que lorsqu'ils étaint dans la vieille batisse. D'instinct, il attrapa la jeune fille par la taille et la tira en arrière. Elle était légère comme le vent. Il la souleva et se fit tomber en arrière. Il y eut un moment de profond silence, et puis rien. Il se sentit légèrement stupide. Mais maintenant, elle se tenait plaquée contre lui. Celà devenait intéressant. Il la remonta jusqu'au niveau de son torse et lui remit une mèche de cheveux qui barrait son visage derrière ses oreilles. Au fur et à mesure qu'il parlait, il approchait dangereusement son visage du sien.

"Moi je m'appelle Fâ. Mon nom, je n'en ai pas. Et j'ai 286 ans, soit assez pour t'appeler..." Il ferma doucement les yeus, approcha ses lèvres des siennes... "petite."

Tout à coup, un bruit de mort intense rententit dans la maison...

Un instant, Calypso avait cru qu’il ne la suivrait pas. Pourtant, après quelques instants, elle l’entendit bougés. Bien vite, elle escalada les escaliers menant au toit. Peine perdue, il l’a rattrapa bien vite, et ne se contenta pas de la dépasser… Saisissant sa taille, il l’attira a lui avant de se laisser basculer en arrière. Surprise, Calypso ne put retenir un couinement. Elle en hoqueta de surprise. Heureusement que le ridicule ne tuais pas, sinon, a l’heure actuelle, elle serait raide morte !

Délicatement, il la fit glisser jusqu'à son torse avant de repousser en douceur une longue mèche blonde qui avait glissé devant ses yeux bicolore. Puis, il lui chuchota au creux de l’oreille, se rapprochant de plus en plus des ses lèvres :


-Moi je m'appelle Fâ. Mon nom, je n'en ai pas. Et j'ai 286 ans, soit assez pour t'appeler... petite.

Elle se dégagea brusquement, surprise par ses révélation et désireuse d’échapper a ses lèvres lorsqu’un bruit bien connu retentit soudainement. Sans une trace d’hésitation, elle tira de sa botte une dague. Ses yeux se durcir, devenant comme deux blocs de glace, sans aucun sentiment de pitié ou d’hésitation. Elle se mit en garde et attendit, tout les sens aux aguets.

Il dégaina à la hâte son sabre et lui murmura des paroles dans une langue étrange. Il n'était plus que combat. Il dit à la fille:

"Recule toi, ces mecs là me cherchent moi. Tu n'as rien à voir là-dedans. Cours le plus vite que tu pourras."

Plus aucune tendresse ni aucune faiblesse dans la voix. Il observa autour. Il n'entendait plus rien, juste les bruits qui lui indiquerait le moment propice pour attaquer. Silence dans sa tête. Il ne voyait qu'eux, ne sentait qu'eux, et n'entendait qu'eux et ne toucherai qu'eux. Soudain il entendit un bruit infime derrière lui. Réaction immédiate. Il bondit en arrière et retomba, en même temps qu'un corps qui s'abattit violemment par terre. Ses yeux glaciales fixaient tout et rien. La bataille pouvait commencer...

La voix retentit derrière elle, froide et coupante, si semblable a la sienne en pareille circonstance :

-Recule toi, ces mecs là me cherchent moi. Tu n'as rien à voir là-dedans. Cours le plus vite que tu pourras.

Calyso ne prit même pas la peine de répondre. Elle jeta un bref coup d’œil vers celui qui disait s’appeler « Fâ » et l’incendia de ces yeux. Puis, toute entière au combat qui se préparait, elle replaça sa garde parfaite. Le premier assaillant, elle lui laissa. Elle connaissait fort bien la fierté mal placée des hommes. Le second en revanche…

Elle bondit, telle une panthère et, en l’espace d’une seconde, ôta la vie pour la première fois de la journée. La carotide fut sectionner avant même que l’assaillant ai le temps de s’en rendre compte. Un second reçu le même sort, puis un troisième. Une flamme ardente brillait dans les yeux de la jeune fille. Fille ? Non. Elle était devenu feu follet porteur de mort. Plus rien ne l’arrêterait tant que chacun de ses ennemis ne serait pas ai sol, baignant dans le sang. Cela ne prit pas bien longtemps. Leurs opposant était faible, inexpérimentés. Et la jeune file devait bien admettre que son compagnon était plutôt doué lorsqu’il s’agissait de croiser le fer. C’est ensemble qu’ils liquidèrent le dernier homme. Un silence pesant retomba sur le toit. Elle se tourna vers l’homme –a 286 ans pouvait-il encore être taxé de « jeune ? »- et, l’assassina du regard.

-Ne t’avise JAMAIS de me donner d’ordre.

Le combat ne fut pas bien éprouvant, les assassins étaient faibles et la fille était très forte. Il n'en fut pas bien étonné. Il garda son regard glacial qui avait déjà cloué plus d'un homme sur place. Elle se tourna vers lui et lui commanda de ne plus donner d'ordres. Il répondit, toujours aussi froid:

"Ce n'était pas un ordre. Je t'ai juste dit de partir. A partir de là, tu m'écoutes ou pas c'est pareil. Tu étais prévenue au moins. Et sur l'instant, c'est plutôt toi qui me donne des ordres. Je suis libre de dire quoi que ce soit à qui je veux... Après c'est à toi de voir gamine..."

Il essuya avec les accoutrements de ses adversaires le tranchant de sa lame, soigneusement. Puis il la rangea, observa autour et dit:

"En restant ici je te met en danger, et c'est hors de question. Merci pour ton hospitalité et tes soins... Calypso"

Il lui adressa un dernier de ses regards. Le plus beau, mais le plus froid et dénué de sentiments. Sa transformation en machine à tuer était encore là. Puis estimant que ses excuses ne valaient pas l'aide qu'elle lui avait porté, il murmura en s'approchant:

"J'ai une dette à payer. Nous nous reverrons vite. D'ici là..." Il effleura sa joue de ses doigts gracieux "Reste en vie."

Puis il s'envola dans les couloirs comme une ombre...

Calypso n'en revenait pas. Ce type l'énervait prodigieusement, a lui donner des ordres qui n'en était soi disant pas et surtout, SURTOUT a l'appeler "gamine". La mettre en danger...tsssk. Elle était en danger en permanence et il était prétentieux de croire que c'était a cause de lui. Ce type l'énervait vraiment...mais elle n'avait pas envie de lui quitter tout de suite. Aussi le poursuivit-elle. Ne serais ce que pour lui mettre les points sur les i. Il était discret c'etait vrai mais Calypso était rompue a l'art subtile de la traque et motivée pour le rattraper. Elle utilisa toute ses compétences et finit par le coincer au coin d'une rue. Elle se place devant lui et de même ton acide que précédemment:

-J'ai beau avoir une paire d'année de moins je n'en suis pas moins une gamine. Si tu savais ce que j'ai vécu et ce que j'ai fait tu changerai peut etre d'avis sur mon compte. Deuxièmement, si il y a bien une personne en danger en personne de l'autre c'est bien toi. Sache que mes poursuivant a moi sont autre que des petites frappes sans expérience dans le combat. Quant a rester en vie d'ici a te revoir...je crois que je t'ai prouvé avoir réussi.

Elle l'avait empoigné par le col et rabaissé ses yeux jusqu'à ce qu'ils rencontres les siens. Elle attendit sa réponse, espérant secrètement qu'il ne cherche plus a se dérober. Elle tentait toujours d'ignorer pourquoi mais les vannes n'étaient plus très loin de s'ouvrir

Elle sursauta lorsque le terme "mercenaire du Chaos" fut prononcé. Elle pâlit brutalement et dû s'appuyer a un mur pour éviter de tomber. Elle n'avait pas peur non. Mais savoir qu'elle aurait pu tomber sur cette mission l'a terrorisait.
Il s'éloigna doucement tandis qu'elle reprenait peu a peu ses esprits. Puis, il se retourna et lança:

-Ou sinon, ma proposition de ballade matinale marche encore, et je t'emmènes au ciel...

Elle n'hésita qu'une seconde. Elle le suivrait. Mais un problème se posait tout de même: devait-elle révéler son appartenance a la Guilde qui cherchait a l'éliminer ou non? Avant d'en décider, elle devait en savoir plus. Elle l'interrogea donc sans complexe:

-Pourquoi les mercenaires t'en veulent-ils?

Elle n'avait plus le choix. Elle devait en parler. Elle détestait par dessus tout être ainsi mise au pied du mur mais cette fois ci elle y était arrivée toute seule, comme une grande. Elle soupira, hésita un instant avant de prendre une grande inspiration et de le regarder droit dans les yeux. Il y lirait la vérité, elle le savait. Elle savait aussi que si il avait le moindre doute quant a son éventuelle participation a son élimination, il n'hésiterai pas une seconde a la tuer. Ou tu du moins a tenter de la tuer...

-Notre situation est la même à un seul et unique détail prêt. Il veulent ma peau oui, mais moi je suis des leurs. Techniquement. Cependant je dois avouer qu'après tout ce qu'ils m'ont fait subir, je ne rêve que d'une chose: les anéantir. Sombre rêve pour une fille tout juste sortie de l'adolescence, je le sais. Mais je n'ai jamais été une enfants, les évènements qui ont jalonnés ma vie, m'ont fait grandir trop vite. Aujourd'hui je ne crois plus en la vie, c'est pourquoi je n'hésiterais pas une seconde a la mettre en péril si cela peut m'aider a réaliser mon but. Ils m'ont prit tout ce qu'il me restait de bien dans ma vie après cette période que l'on appelle "enfance" mais que je n'ai jamais vécu. Ont dit souvent que la vengeance n'est pas la solution, mais elle sera mienne. Trop de choses se sont passée a cause d'eux pour que je puisse jouer la mièvre et tout leurs pardonner.

Plus elle avançait dans son discours, plus les yeux de Calypso se durcissait, reprenant encore une fois leurs expression de froideur. La froideur d'un cadavre... Non. De plusieurs cadavres. D'un geste, elle retira ce qui camouflait depuis des années la petite larme noire d'encre tatouée sous son œil, sans quitter un seul instant les yeux de Fâ. Puis, elle reprit la parole:

-Connait-tu ce signe? Il à marqué ma vie des années durant. Les années les plus sanglantes de ma vie. Je le laissait sur mes victimes, traçant ma route pour mes poursuivants. Je l'ai regretter par la suite... Peut être te demande tu pourquoi je te parle de se signe. Sache que la dernière fois que j'ai suivit la route de quelqu'un, de mon plein gré, je ne l'ai pas mis au courant de cette...particularité. Il est mort avant que je puisse m'excuser du mal que je lui avait fait.

La voix de la jeune fille se brisa, tandis qu'elle baissait les yeux. Elle ne c'etait plus laisser aller ainsi depuis ce jour maudis. Elle croyais avoir surmonté "ça", se trompait visiblement.

Fâ attendit, puis se leva. Il avanca jusqu'au nieau de son épaule, puis s'arrêta. Il resta droit et digne et lui dit:

"Même si tu es des leurs je ne te tuerai pas. Tu ne t'es pas mise en travers de ma route, c'est une raison parmi tant d'autres pour ne pas te tuer. Tu ne sors pas à peine de l'adolescence, car c'est une période où ond evient adulte. Tu l'as sûrement quittée depuis longtemps, et tu n'as apparemment pas vécu d'enfance. Mais il est encore temps de la vivre. L'enfance, c'est une période d'alegresse, de doutes et de certitudes, de joie et de pleurs. Tu la vis en ce moment sans le savoir. Mais le fait que pour toi la vie n'a aucune valeur est stupide et égoïste. Ne penses-tu pas qu'il y ait des gens qui aient envie que tu sruvives? Douter est trop facile. Ce qui est courageux, c'est de croire. Crois en toi et en la valeur de ta vie. Tu vaux bien plus que tu ne le pense. Tu as tué, tu as regretté où peut-être en as-tu ris, mais c'est le passé. Tu dois apprendre à vivre avec tes erreurs, mais regarder de l'avant pour ne pas les reproduire. Je ne te demande pas de les pardonner, loin de là. Je ne te demande pas de réfléchir à propos de ta vengeance. Ils t'on fait mal, et tu as le droit de te venger, même s'il y a des autres solutions, tu as pris celle-ci. Ce signe aussi, il a marqué tes victimes comme il t'as marqué, et tu as dû le regretter à quelques reprises. Il doit te faire souffrir..."

Il la tourna vers lui, retira ses cheveux de son visage défait et de ses yeux en pleurs et, du bout des doigts, retira délicatement le tatouage sur le haut de sa joue. Il partit instantanément.

"Maintenant, ta tristesse n'as plus raison d'être. Maintenant s'il te plaît, dis-le. Dis que tu veux vivre!"

La tirade avait eu le don de la plonger en un état de doute, de colère et d'espoir mélangés. Espoir....sentiment oublié depuis longtemps, trop longtemps. Il balaya tout sur son passage, ne laissant survivre qu'un autre sentiment.
Doute.

Lorsqu'il passa doucement ses doigt le long de sa joue, elle sentit un léger picotement dessinant les contour de sa larme ornant son visage. D'instinct, elle savait qu'elle avait disparu. Elle effleura sa peau, comme pour vérifier si l'opération avait laissé la moindre trace. Sa dernière phrase la prit au dépourvu:

-Maintenant, ta tristesse n'as plus raison d'être. Maintenant s'il te plaît, dis-le. Dis que tu veux vivre!

La réponse fusa avant qu'elle n'ai l'occasion de la retenir:

-Comment?

Comment? Pourquoi cette question? Pourquoi celle-là? Tout à coup, des pas se firent entendre. Les pas d'une personne. Puis deux, puis trois. Tout à coup, au coin de la rue, ils furent entourés par trois Mentaïs. Evidemment, ils avaient d'abord envoyés leurs subordonnés, mais celà aurait du lui sembler évident qu'il y avait forcément des plus puissants là-dessous. Il se tourna vers eux. L'un deux brandissait avec fierté la bannière du Chaos. Un autre l'observa, puis observa son amie. Il eût un léger sursaut, mais éclata de rire et dit à ses pairs:

"Attrapez-moi les deux. Et je veux la fille vivante..."

Alors, Fâ attrapa un briquet à amadou, l'alluma très calmement et s'adressa à la demoiselle:

"Comment? Héhé..."

D'un simple mouvement du bras, il lança à une vitesse folle le briquet qui alla exploser sur le drapeau, le carbonisant en quelques secondes. Les MentaÏs restèrent bouche bées devant un tel défi. Celui qui avait donné l'ordre de les attraper dit:

"Tu es fou, tu viens de déclarer la guerre à tous les Chaos!!!"

Fâ tourna la tête, dégagea sa mèche pour qu'ils puissent voir son autre oeil et leur dit:

"Même pas peur..."

Il dégaina tranquillement son sabreet se mit en garde. Il dit à la fille:

"En prononcant ces mots. Dis-les: Je veux vivre. Dis que tu veux vivre!"